• Cathédrale Notre Dame de l'Assomption


     

    Cathédrale Notre Dame de l'Assomption


     

    La Cathédrale de Dax est le quatrième lieu de culte édifié sur le même emplacement et dédié à Notre-Dame dans le mystère de son Assomption. Il semble que jusqu'au début du 11ème  siècle se trouvait une petite chapelle qui fut démolie lorsqu'on décida de transférer le siège épiscopal à l'intérieur des remparts de la ville. Jusqu'alors le siège épiscopal était situé à l'extérieur de la ville, à Saint-Vincent-de-Xaintes. On construisit alors une cathédrale qui était de style roman. Nous ne savons presque rien de cet édifice (quelques vestiges sont conservés au Musée de Borda). Nous ignorons également la date à laquelle elle fut détruite.

    Une seconde cathédrale de style gothique, fut construite entre le dernier quart du 13ème siècle et le tout début du 14ème. Elle s'effondra entre 1638 et 1646. Là encore, nous savons peu de choses sur ce monument, mais ce qu'il en reste (le portail des Apôtres dans le transept gauche et environ 80 stalles derrière le maître-autel, à l'autel de la Vierge et dans le collatéral gauche) laisse sup­poser qu'elle était fort belle.

    Dès 1647, les plans de la Cathédrale actuelle sont dressés. Les travaux, faute de moyens financiers, ne commenceront réellement qu'aux alentours de 1694. En 1719, les travaux sont suf­fisamment avancés pour que l'église soit livrée au culte et bénite. En 1755, la Cathédrale sera consacrée. Elle ne sera terminée qu'en 1894 lorsque la façade et les deux tours auront été construites.

    STYLE DE CETTE TROISIEME CATHÉDRALE :

    Cette Cathédrale est de style classique ; au 17ème siècle l'architecture s'inspire de l'antiquité grecque et romaine.

    Les caractéristiques de ce style sont les suivantes :

    • les arcs et les arcades sont en plein cintre (c.à.d. en forme de demi-cercle)
    • les piliers ou les colonnes sont ornés de chapiteaux des ordres antiques : dorique, ionique ou corinthien
    • les ouvertures, hautes et larges, sont munies de verre blanc et non de vitraux, ceci pour donner plus de lumière (tous les vitraux de cette église sont de la fin du 19ème siècle)
    • les coupoles apparaissent.

     

    ARCHITECTURE ET ORNEMENTATION :                                                    

     Cathédrale Notre Dame de l'Assomption     La Cathédrale, construite en forme de croix latine (nef principale coupée aux deux tiers par une nef ou transept), mesure 72 mètres de long et 39 mètres de large au transept.

     De l'entrée de l'église, on a une vue d'ensemble sur la nef principale et le choeur. Il est alors possible d'admirer la rigueur et l'harmonie des lignes, l'équilibre des proportions, l'unité de style de l'édifice et sa grande sobriété. La nef principale, dont la hauteur est de 18,80 m, est séparée des collatéraux par des piliers quadrangulaires qui supportent par leurs pilastres, au-dessus des chapiteaux, des frises et des corniches, les arcs doubleaux de la voûte. Celle-ci ne comporte aucune décoration ; les cartouches des arcs doubleaux sont également vides de toute ornementation.

      Entre les piliers quadrangulaires se superposent :

    • les arcades en plein cintre dont les clés sont ornées de motifs sculptés. Noter la présence d'une coquille saint Jacques sur le 3ème plein cintre, à droite, en regardant l'autel. Dax ayant été et restant une étape importante sur le chemin de saint Jacques de Compostelle.
    • les balcons des tribunes avec leurs baies à cintre surbaissé.
    • les larges et hautes ouvertures, sans vitraux.

    Cet élément architectural est répété 25 fois : 8 fois dans la nef principale, 8 fois dans letran­sept, 9 fois dans le chœur ; il constitue l'ordonnance intérieure de l'église.

    Les frises des pilastres, ornées de têtes d'anges, se continuent au-dessus des tribunes par des frises sculptées de plantes, de fleurs, de scènes de l'Ancien ou du Nouveau Testament.

     LA CHAIRE, du début du 18ème siècle, supportée par un aigle aux ailes largement déployées, est très simple.

     
    Cathédrale Notre Dame de l'AssomptionLE GRAND ORGUE : En avançant dans la nef principale, et en vous retournant, vous le découvrirez sur sa tribune. L'orgue se compose du petit corps, en surplomb de la balustrade, et du grand corps ; entre les deux se trouve la console. Le très beau buffet: de style rocaille, date de la fin du 18ème siècle (1786) ; il est l'œuvre d'un maître menuisier dacquois, Caular. Il est en chêne et les sculp­tures sont en tilleul. L'instrument fut mis en place en 1786 (il remplaçait un orgue dont on ne sait rien), restauré à la fin du 19ème siècle, puis en 1959 et enfin en 1987. Cette dernière restauration a été confiée à un facteur d'orgue dacquois, M. Chauvin. Quinze mille heures de travail ont été nécessaires pour que ce 5èmeorgue de la Cathédrale puisse restituer surtout de la musique classique française.

     

    LA COUPOLE : Au pied du choeur et au centre de la cathédrale, vous pourrez l'admirer. Sa construction date de 1717 et 1718, elle a été restaurée en 1992. Elle comporte une frise, sculptée d'ornements végétaux agrémentés d'or, frise surmontée d'une corniche. Au dessus de celle-ci, dans des niches, on peut voir les statues des quatre évangélistes : Matthieu face à l'entrée, Jean face au maître-autel, Marc face à l'autel de la Vierge, Luc face au portail des Apôtres. Puis des ouvertures et douze pilastres ornés de cannelures dorées et surmontés de chapiteaux corinthiens. Ces pilastres supportent une frise et une corniche. Au plafond, un artiste bordelais a peint, à la fin du 19ème, une Assomption de la Vierge. La coupole a une hauteur de 32,80 m.

    Remarque : La coupole n'est pas recouverte d'un dôme, comme habituellement, mais d'un toit pyramidal. Nous en ignorons la raison.


     Cathédrale Notre Dame de l'Assomption

    LE MAÎTRE-AUTEL, dans le choeur, est en marbre polychrome et date de 1751. Il est l'oeuvre de sculpteurs du Tessin suisse, les frères Mazetti. Il est de style de baroque, les deux anges ado­rateurs en témoignent.

     


    L'AUTEL DE LA VIERGE. Dans le transept droit, on peut voir une autre œuvre des frères Mazetti terminée en 1765 : l'autel et son encadrement monumental de style tout à fait baroque. Il y a également dans cette chapelle quelques stalles de la cathédrale gothique qui sont de la fin du 13ème siècle. Derrière l'autel se trouve une toile représentant l'Assomption de la Vierge datée de 1765. Deux toiles classées, ornent les murs au-dessus des stalles :

    • Cathédrale Notre Dame de l'AssomptionUne adoration des bergers, sur le mur de droite, est attribuée à un peintre allemand du 16ème siècle,   Von Aachen. Cette toile, récemment restaurée, présente sous des teintes vives tous les éléments traditionnels de la naissan­ce de Jésus.
    • Jésus et deux disciples, sur le mur de gauche, est attribuée à un peintre flamand du 17ème siècle, Honthorst. Cette toile est, de loin, la plus belle de cette église. Grâce au fond sombre du tableau et de la lumière diffusée par une chandelle, l'attention est centrée sur les trois per­sonnages et notamment sur leur visage. Une expression de ravissement se lit sur le visage du disciple du premier plan, tandis que le visage du second exprime comme une interrogation alors que leur regard et leur être tout entier sont tournés vers le Christ. Celui-ci, en train de parler, est immobile et semble regarder au-delà de ses interlocuteurs. De cette peinture se dégage une grande intensité spirituelle­

    La grille de communion est l'oeuvre d'un serrurier bayonnais, Jean Saubot. Elle date de 1766.

     
    Cathédrale Notre Dame de l'AssomptionLE PORTAIL DES APÔTRES, dans le transept gauche surprend toujours le visiteur non prévenu. C'était le portail ouest (portail central) de la cathédrale gothique. Il est resté miraculeusement en place jusqu'au début de la construction de la façade et des deux tours de la cathédrale actuelle, c'est-à-dire à la fin du 19`"" siècle. Il a, alors, été démonté et remonté à l'intérieur de la cathédrale.

    Ce portail, très intéressant, semble de la deuxième moitiédu 13ème siècle. En effet, il est typique du style gothique du nord de la France. Œuvre, pense-t-on, d'un atelier de cette région.

    Le sujet traité au tympan est le Jugement dernier comme à Paris, Chartres, Amiens. Il manque la statue du Christ, le divin jugeDepart et d'autre de l'emplacement de cette statue, de haut en bas, on voit sur trois niveaux :

    • deux anges agenouillés,
    • deux autres anges agenouillés qui tiennent dans leurs mains, l'un le soleil, l'autre la lune,
    • deux anges debout dont l'un tient la couronne d'épines et l'autre la croix ; ils sont encadrés par la Vierge et St Jean agenouillés.

    Tous ces personnages implorent la miséricorde du Christ. Au-dessous, la scène mutilée de la pesée des âmes par St Michel, on distingue à sa gauche un démon accroupi qui tente de faire pencher la balance de son côté.

    Sur le linteau et se continuant au-dessus des statues des Apôtres, la résurrection des morts, le paradis et l'enfer sont représentés. A la droite du Christ : les élus "Venez les bénis de mon Père [Mat 25,34]" à sa gauche : les damnés "Allez loin de moi, maudits [ Mt 25,41]".

    Les  personnages de droite (c-à-d- à votre gauche) sont sortis facilement de leurs sépultures et, heureux, s'en vont en paradis. Ceux de gauche, par contre, ont du mal à soulever les pierres de leur tombeau ; ils sont ensuite conduits en enfer par des diables grimaçants. Leur visage torturé, leur bouche ouverte  expriment la douleur et la frayeur.

    Les voussures sont remplies de statues ; la 1ère en partant du tympan, est réservée aux anges, dans les 2ème et 3ème on peut voir des figures féminines qui seraient la représentation des vierges sages et des vierges folles. La Cour céleste est complétée, dans les trois autres voussures, par des statues de saints et de saintes, d'évêques ou de personnages de l'ancien testament.

    Au trumeau se trouve la statue du Christ bénissant de la main droite (cette main a disparu) et tenant dans la main gauche le livre de la Doctrine. Cette statue est entourée des douze Apôtres. Certains sont reconnaissables aisément : à la droite du Christ St Pierre qui tient dans une main une clé, à côté de lui, son frère, St André portant dans la main gauche un morceau de croix. A la gauche du Christ, St Paul, à côte de lui St Jacques le Majeur avec sa panetière ornée de coquilles (emblème des pèlerins de Compostelle), puis St Jean, le plus jeune et le seul qui soit imberbe, enfin le 6ème est St Thomas ; il tient dans sa main une équerre. Chaque statue mesure 1,98 mètre.

     LES GRILLES LATÉRALES DU CHŒUR : Elles ont été mises en place en 1868 et sortent d'un atelier de ferronnerie dacquois. Sur les portes, véritables dentelles, figurent le monogramme de la Vierge : deux lettres entrelacées : AM (Ave Maria); le monogramme du Christ : J.H.S. (Jésus homi­num salvator : Jésus, sauveur des hommes) et H.G. qui sont les initiales de l'archiprêtre auquel le choeur doit ses grilles et son pavement en mosaïque (1871).­

    LES VITRAUX :            

    Cathédrale Notre Dame de l'Assomption

                                                                                                                                              

    Dans le choeur :

    • Le couronnement de la Vierge dans le Ciel, au centre.
    • L'Immaculée Conception, à droite
    • Notre-Dame des Sept Douleurs, à gauche.
    • L'Annonciation [ Lc 1 26-38] et la Visitation [ Lc 1 39-56] sont à gauche de l'autel.
    • Le Mariage de Marie et de Joseph et la Sainte Famille sont à droite de l'autel.
    • Notre-Dame de Buglose, dans la rosace, au-dessus de l'autel. (Buglose est un sanctuaire marial proche de Dax).
    A la Chapelle de la Vierge :

     12 vitraux sont l'œuvre de Dagrant, maître verrier bordelais. Tous ces vitraux datent des années 1892 à 1897.

    Dans le collatéral droit, quatre vitraux :

    • l'Ange gardien [ Ps 90, 11 ].Cathédrale Notre Dame de l'Assomption  

    • L'Annonciation [ Lc 1 26-38].
    • Le Bon pasteur (le thème traité ici est celui de la brebis perdue [ Lc 15 4-7]).
    • Saint-Michel terrassant le dragon (c.à.d. Satan) [Apocalypse de Saint Jean 12 7-8].

    Dans le déambulatoire, huit vitraux :

    • La Sainte famille et la mort de Saint Joseph, situés de part et d'autre de l'autel Saint Joseph.
    • L'apparition du Sacré-Coeur, au 17èmesiècle, à Sainte Marguerite Marie, religieuse à Paray-le-Monial, et un autre vitrail, dédié au Sacré-Coeur de Jésus, entourent l'autel du Sacré-Coeur.
    • Jésus et les petits enfants «Laissez venir à moi les petits enfants» [ Mt 19 14 - Mc 10 14 - Lc 18 16].
    • La tempête apaisée [ Mt 8 23-27 - Mc 4 35-41 - Lc 8 22-25].
    • Saint Charles Borromée.
    • Saint Vincent de Paul.

     Cathédrale Notre Dame de l'Assomption         Cathédrale Notre Dame de l'Assomption

    Dans la collatéral gauche, dans la chapelle des Fonds baptismaux et dans la chapelle du col­latéral droit,  six vitraux sont l'œuvre de Félix Gaudin, maître verrier parisien, ils datent de 1899.

    • Jeanne d'Arc entendant des voix.
    • Sainte Catherine d'Alexandrie ensevelie par les anges.
    • Sainte Elisabeth et le miracle des roses.
    • Jésus à Béthanie chez Marthe et Marie, les soeurs de Lazare [Lc 10 38-42].
    • Le Baptême de Jésus par Jean-Baptiste, dans le Jourdain [Mt 3 13-17 - Mc 1 9-11 - Lc 3 21-22] (chapelle des Fonts baptismaux dans le collatéral gauche).
    • Saint François d'Assise recevant les stigmates (chapelle du collatéral droit).  

     

    Cathédrale Notre Dame de l'Assomption





     

    LES TABLEAUX :

    Hormis les tableaux de la chapelle de la Vierge,  on trouve quelques autres toiles.

     De part et d'autre de l'entrée principale :

    Deux toiles classées :

    • à droite, Saint Jérôme (Docteur de l'Eglise qui a traduit au 5eme siècle la Bible du grec en latin).
    • à gauche, Sainte Marie Madeleine.

     Dans le déambulatoire :

    • un tableau représentant Saint Vincent de Paul recueillant un enfant. Ce n'est pas la valeur picturale de cette toile qui doit retenir l'attention, mais le personnage qu'elle repré­sente. Saint Vincent de Paul, grand saint du 17èmesiècle, est né tout près de Dax en 1581. Il a fait une partie de ses études à Dax. Il est venu prier dans la cathédrale gothique et a oeuvré pour recueillir des fonds pour la construction de la cathédrale actuelle.

     A signaler :

    • Une descente de croix à l'autel du Sacré-Cœur.
    • Jésus et Saint Pierre : Pierre rejoint Jésus marchant sur les eaux [Mt 14 22-31].
    • Une Assomption de la Vierge, copie d'une toile de Murillo, peintre espagnol du 17ème siècle.

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       Place de la cathédrale

    Cathédrale Notre Dame de l'Assomption

    A l'ombre des oliviers centenaires, se dresse la statue d'un légionnaire romain et de son chien, oeuvre de Jacques Lasserre. Au sol, trois mosaïques en granit réalisées par Danièle Justes rappellent les trois statuettes en bronze du Ier siècle exposées au musée de Borda et trouvées lors de fouilles réalisées dans le centre-ville : Esculpae, dieu de la Médecine, Mercure, dieu du Commerce et un sanglier.

     

     

     


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