• Mimizan : Ancienne église Ste Marie

    Mimizan : Ancienne église Ste MarieD'après une légende racontée dans le bréviaire de Lescar imprimé en 1541, l'église Sainte-Marie de Mimizan aurait été construite à l'emplacement d'un édifice religieux du VIe siècle, réalisé en hommage au martyre en ces lieux de saint Galactoireévêque de Lescar, en 506 par les Wisigoths.

    On imagine avec difficulté de nos jours que l'endroit est, jusqu'au viie siècle, un des ports maritimes les plus actifs de la côte atlantique. Au cours des siècles, il est comblé par l'avancée des sables et de la dune côtière, qui bouleverse l'ancien paysage
     

    Bâtie une première fois au XIe siècle, l'église est détruite puis reconstruite vers la fin du XIIe ou début du XIIIe siècle2. Elle devient église prieurale puis église paroissiale de Mimizan. En 1735, un orage s'abat sur le clocher, propageant le feu dans l'édifice et en 1790, le clocher de la croisée s'effondre. A la fin du XIX°s, il est décidé de démolir les parties endommagées. Devenue trop vétuste, elle est remplacée à partir de 1891 par l'église Notre-Dame du Bourg. Sa destruction, conseillée en 1887 par l'architecte départemental Maumen, est réalisée entre 1898 et 1899 par l'architecte Cloüet épargnant seulement son clocher-porche, qui est de nos jours un musée et marque une étape sur la voie littorale du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    L'abbaye de Mimizan est classée monument historique depuis 1986 et son portail depuis 1903,Mimizan : Ancienne église Ste Marie son clocher-porche, patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 2000. De superbes sculptures à l'intérieur sont restaurées.
    Visite guidée : http://musee.mimizan.com

     

    La Gascogne voit ses structures religieuses s'effondrer à la suite des invasions arabes et normandes des IXe et Xe siècles. Après sa victoire définitive sur les Normands à la bataille de Taller vers 982-983Guillaume Sancheduc de Gascogne, entreprend de renforcer son pouvoir politique en s'appuyant sur l'abbaye de Saint-Sever. Afin d'assurer son épanouissement, il la dote de nombreux biens, parmi lesquels l'église Sainte-Marie de Mimizan, qui devient alors un des nombreux prieurés dépendants de l'abbaye mère. Bernard Guillaume et Sanche Guillaume, tous deux successeurs de Guillaume, confirment cette donation en 1009 puis en 1012. La création de la sauveté de Mimizan date à cette époque. Ce privilège permet au prieuré de s'accroître durant le XIe siècle, jusqu'à devenir l'un des principaux édifices religieux du nord des Landes et de prospérer tout au long des XIIe et XIIIe siècles1.

    Vers 1010, des moines bénédictins détachés de l’abbaye de Saint-Sever viennent donc s’installer à Mimizan et construisent, près de la petite église d'origine, un prieuré. Il devient lieu d’asile et les limites de la sauveté sont matérialisées par neuf bornes.  Au Moyen Âge, criminels et opprimés bénéficient de l’impunité à l’intérieur de ce périmètre : tout coupable étranger à la commune, dès qu'il a touché les croix des pyramides de sauveté, se trouve en sûreté tant qu'il demeure dans leur espace. L'un des objectifs de ce système est d'attirer et fixer des populations sur ces terres inhospitalières, afin de les mettre en valeur et assurer au prieuré et à l'abbaye mère des sources de revenus. Une des autres fonctions du prieuré, remplie pour le compte de l'abbaye de Saint-Sever, est d'encadrer le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle sur cette section du littoral et servir de point d'étape. Il est en effet édifié à proximité de l'ancienne voie romaine littorale, localement nommée camin roumiou oucamin harriou (chemin frayé), empruntée par les pèlerins pour se rendre en Espagne. Cette situation Mimizan : Ancienne église Ste Marieassure au prieuré sa prospérité.

    Vers la fin du XIIe siècle ou début du XIIIe, les moines entreprennent la reconstruction de l’église, devenue trop petite. Le nouveau bâtiment comprend un chœur et nef voûtés, un transept avec clocher à la croisée et le clocher-porche toujours visible de nos jours2. Elle est dotée d'un magnifique portail sculpté où l'on sent l'influence d'artistes ayant travaillé dans le nord de l'Espagne. Le plus grand des deux clochers, celui de la croisée et aujourd'hui disparu, est recouvert de bois en forme d'ardoise et sert d'amer. À cette époque, il est en vue de l'océan, avant que ne s'élève et progresse dangereusement la dune (ou tuc) d'Udos. Quand la tempête met les bateaux en difficulté en les entraînant dangereusement vers le rivage, les marins voient alors surgir le clocher de derrière la dune. De là naît le vieux dicton gascon dans sa forme locale :

    « Que Diou nou preserbi dou coudic de la baleine, dou cantic de la Sirène et dou clocher de Mamisan ».

    (Que Dieu nous préserve du chant de la sirène, de la queue de la baleine et du clocher de Mimizan).

    En 1790, il s’effondre par vétusté et manque d'entretien, écrasant le chœur et le transept.

     

    Le prieuré perd de son importance et finit par péricliter en raison de la conjugaison de trois facteurs : ensablement, diminution du nombre de pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et disparition des rois ducs d'Aquitaine.

    Le prieuré est d'abord pillé par les troupes huguenotes de Montgommery en 1569, qui causent de grands dommages dans toute la région. Les moines bénédictins finissent par quitter les lieux vers 1650, pour des causes qui restent obscures. Les curés restés sur place n'obtiennent pas les fonds nécessaires pour effectuer les réparations qui s'imposent et le bâtiment tombe en décrépitude par étapes successives.

    Au délabrement s'ajoute une autre menace, l'avancée des sables. En 1778, la dune n'est plus qu'à 9 mètres du clocher-porche. Cette menace finit par être enrayée à partir de 1783 grâce aux efforts des habitants pour fixer la dune. La célébration du culte est finalement transférée dans la nouvelle église du Bourg en 1891 et la majeure partie du bâtiment détruite entre 1898 et mars 1899.

    La restauration du bâtiment a lieu entre 1981 et 1986, celle des sculptures débute 1996, les peintures murales sont redécouvertes en 2000.

     

    Éléments architecturaux

     Mimizan : Ancienne église Ste Marie

     

    Statue polychrome du Christ dans une mandorle quadrilobée, au centre du portail

    L'église faisait à l'origine 45 mètres de long, le chœur comportait treize autels, possédait une nef centrale à ogives primitives et deux bas-côtés transversaux. Il ne reste aujourd’hui de l'édifice que le clocher-porche, tour carrée massive en alios et en briques, s’ouvrant au nord, au sud et à l’ouest par trois arcs brisés. Le toit d’ardoise est surmonté d’une flèche octogonale.

    Le portail, préservé à l'intérieur du clocher-porche, est un trésor architectural. Il se compose d'un tympan surmonté de trois voussures, d'une rangée de statues polychromes datant des années 1220, et enfin sur sa partie supérieure, de peintures murales datant des années 1460.

    Le tympan offre une représentation sculptée de l’adoration des rois Mages. On y voit leurs montures, évoquant des rois mages pèlerins, la Vierge à l'enfant, saint Joseph, en position de repos, la tête appuyée sur un bâton, et enfin un dernier personnage non identifié. Selon une hypothèse, il s'agirait de la sage femme de Marie ayant douté de sa virginité, suite à quoi sa main se serait desséchée, avant de retrouver son aspect d'origine après la naissance de Jésus. Le personnage montre la paume de sa main comme pour témoigner du prodige

    Trois voussures surmontent le tympan. La voussure interne représente les Vierges Sages et Vierges Folles, de part et d’autre de la Jérusalem céleste, la voussure intermédiaire représente les prophètes, la voussure externe représente les signes du Zodiaque et les occupations des douze mois de l’année.

    Au-dessus du tympan, une rangée de statues polychromes du xiiie siècles présentent dix des douze apôtres, situés de part et d'autre d'un Christ inséré dans une mandorle quadrilobée, typique du style espagnol. Parmi elles se trouve l'une des premières représentations françaises de l’apôtre saint Jacques le Majeur en habit de pèlerin, témoignage de l’importance de Mimizan sur la voie littorale du chemin de Saint-Jacques, et justifiant la distinction du monument par l'Unesco. Les autres apôtres identifiables sont saint Pierre grâce à ses clefs, et saint Paul grâce à son glaive.

    Sur la partie supérieure, des peintures murales représentent des scènes de la Passion du Christ. Elles sont datées du XVe siècle, autour des années 1460. Cette datation est possible grâce à l'emploi de la perspective et des habits des bourreaux dans la scène de la flagellation du Christ.

     Source Wikipédia


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