• Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie


    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie     Un brin d’histoire... Entre 1052 et 1177, il existait à Pontonx, selon le cartulaire de la cathédrale de Dax (Liber Rubeus) deux lieux de culte, Ste Eugenia et St Caprasius de Pontos. Avant de nous intéresser aux édifices eux-mêmes, si nous faisions un peu l’hagiographie de Pontonx ! Car il ne fut pas seulement patronné par Ste Eugénie et St Caprais, mais par un 3ème saint, et non des moindres, St Maur ! Nous devrions même ajouter la Sainte Vierge, car il y aurait eu aussi au prieuré, selon D. Chabas, une église romane du 12ème siècle, connue sous le vocable de Notre Dame, qui serait restée longtemps l’église paroissiale et aurait été la plus belle du diocèse !


    Pontonx sur l'Adour : Ste EugénieSainte Eugénie
     (photo), est la seule qui ait « tenu la rampe » jusqu’à nos jours, mais l’on sait si peu d’elle ! Originaire d’Egypte, elle serait morte pour la foi à Rome le jour de Noël 262. Le calendrier exhaustif que l’on trouve dans « l’histoire des saints et de la sainteté chrétienne » est laconique à son sujet : Vierge et martyre, fille du Saint martyr Philippe, gouverneur d’Alexandrie (dont nous ne savons rien), morte au milieu du 3ème siècle, fêtée le 25 décembre. Nos calendriers usuels ne pouvant retenir qu’un seul saint ou groupe de saints par jour (en fait, il y en a de 3 à 10 et leur nombre ne cesse de grandir !), Eugénie, d’abord reléguée au 24 décembre, fut vite supplantée par Ste Adèle. Elle eut ainsi moins de chance que Grégoire de Narek, ce moine poète arménien, fêté une fois tous les 4 ans, le 29 février ! Les Pontois choisirent alors la date du 11 septembre qui vit le martyre, à Rome, à une époque inconnue, de Prote et Hyacinthe. La tradition veut que ceux-ci aient été les serviteurs de Ste Eugénie. Eux aussi disparurent du calendrier de poche ; on leur préféra, selon les versions, Adelphe, abbé de Remiremont, mort vers 670, ou le bienheureux Jean Gabriel Perboyre, lazariste, martyr en Chine, mort en 1840 ! Et puis le 11 septembre est, depuis peu, de triste mémoire ! Ingratitude de l’histoire ! Certes, mais la dévotion des Pontois à l’égard de leur sainte patronne demeure… et c’est le principal !

    Saint Caprais

    Alors que Ste Eugénie patronnait l’église du village, St Caprais prêtait son nom au prieuré bénédictin implanté à proximité. Il y eut, à notre connaissance, deux saints gaulois portant ce patronyme :

    - l’un, évêque d’Agen, martyr, décapité au 3ème siècle en même temps que Ste Foy.

    - l’autre, mort vers 435, frère de St Honorat évêque d’Arles, mort 5 ans plus tôt. Les deux frères furent successivement abbés de Lérins.

    Il semble que le martyr d’Agen soit notre homme bien que lui non plus n’aient pas les honneurs du calendrier. En effet, celui que l’on fête le 2 juin est Caprais de Lérins, St Honorat étant «honoré» le 16 janvier.

     Saint Maur

    St Maur est plus oublié encore que St Caprais, car la disparition de son «bras» date des guerres de religion !

    Selon l’abondante bibliographie relative à Pontonx, le prieuré de St-Caprais «possédait une relique insigne de St Maur que nos aïeux honorèrent avec ferveur…la crypte abritait en effet un bras de St Maur qui devint pour Pontonx une source de grâces nombreuses. St Maur reçut de grands honneurs et sa chapelle vit passer des flots de fidèles agenouillés». La relique disparut en 1569, donc pendant les guerres de religion.

    Ce St Maur, né en Afrique comme Ste Eugénie, aurait connu presque en même temps qu’elle le martyre à Rome, vers le milieu du 3ème siècle. D’où l’idée prêtée aux moines de réunir les deux saints par l’intermédiaire des deux lieux de culte pontois.

    Malheureusement, ce saint n’a laissé aucune trace autre que celle, orale, transmise par la «tradition» !

    Par contre nous avons retrouvé deux autres «St Maur», ayant «pignon sur calendrier» ! :

    - En 1er lieu, le disciple de St Benoît de Nursie (6ème siècle), fondateur de l’ordre bénédictin au Mont Cassin en 529. Il existe d’ailleurs un tableau célèbre illustrant un épisode de la vie de St Benoît, avec St Maur et St Sulpice à ses côtés.

    - En second lieu, St Maur, abbé de Glanfeuil (512 – 584). Fuyant les Normands, les moines de l’abbaye bénédictine (sise sur la rive gauche de la Loire) se réfugièrent près de Paris, au monastère qui porte depuis le nom de St-Maur-les-Fossés (Val de Marne). C’est là qu’aboutit, en 865, la translation d’une relique de St Maur depuis Glanfeuil.

    Ce qui complique notre travail, c’est qu’en 863, l’abbé Odon de Glanfeuil composa une vie de St Maur de Glanfeuil qu’il identifia au disciple de St Benoît, venu propager la règle bénédictine en Gaule ! La congrégation des bénédictins de St-Maur, fondée en 618, illustra l’ordre bénédictin, or les moines de St-Caprais étaient bénédictins.

    La relique pourrait donc provenir de notre St Maur «national», dont la dépouille aurait été partagée entre abbayes et prieurés bénédictins gaulois.

    Qu’il ait été ou non disciple de St Benoît importe peu ! En fait, nous assistons «à un amalgame qui défie les siècles, mêlant plusieurs personnages symboles d’une tradition monastique prestigieuse». Le calendrier semble avoir tranché puisqu’il fête l’Abbé de Glanfeuil le 15 janvier (en même temps que St Remi, évêque de Reims), et le disciple de St Benoît, le 5 octobre. Nous pensons que St Maur, qu’il ait été en un, deux ou trois exemplaires, méritait bien cette abondante recension. Si les Pontois ne savaient un jour «à quel saint se vouer», ils n’auraient que l’embarras du choix !

    Ce fut très certainement l’oeuvre du sinistre Montgomery qui incendia l’abbaye de Divielle la même année et la chapelle de Buglose l’année suivante, étant ainsi à l’origine (bien involontaire) du culte de la Vierge en ce lieu «si cher aux coeurs landais».

    D’ailleurs la statue provient-elle de cette chapelle ou du prieuré de St-Caprais. Dans ce dernier cas, elle serait «pontoise» ! Nous n’entrerons pas dans cette polémique.

    Nous allons essayer de retracer maintenant l’histoire des lieux de culte auxquels les trois saints «pontois» étaient rattachés, sans chercher à masquer les importantes zones d’ombre qui apparaissent dès lors que l’on s’enfonce loin dans le passé.

     Prieuré bénédictin de St-Caprais

    Les études conduites à l’aide du cartulaire de la cathédrale de Dax (liber rubeus) nous apprennent que le dit prieuré a été fondé par un vicomte de Tartas et mis sous la dépendance de l’abbaye de St-Benoît sur Loire (sur la rive droite de la Loire, donc différente de l’abbaye de Glanfeuil, située sur la rive gauche, dont nous n’avons pas pu déterminer l’emplacement, car elle fut sans doute détruite par les Normands) par l’intermédiaire du prieuré de la Réole. Mais sa possession a été l’objet d’un conflit avec l’évêque Bernard de Mugron. Des fouilles récentes ont mis au jour quelques vestiges d’une grande église romane devenue grâce à la présence d’une relique de St Maur, le théâtre de faits miraculeux.

    Le prieuré daterait du milieu du 10ème siècle et l’église de St-Caprais, du 12ème. Cette église était donc grande, ce qui corroborerait la thèse selon laquelle il y aurait eu au prieuré «une église romane du 12ème siècle, connue sous le vocable de Notre Dame, qui serait restée longtemps l’église paroissiale et qui aurait été la plus belle du diocèse».

    Mais nous émettrons des doutes sur cette thèse pour deux raisons :

    - un prieuré, contrairement à l’abbaye auquel il est généralement rattaché, est un établissement modeste, accueillant moins de 10 moines, et s’accommodant pour le culte d’une modeste chapelle. Ceci est d’autant plus vrai que la nôtre dépendait déjà d’un autre prieuré !

    - Si l’église du prieuré était si grande et belle, pourquoi en construire une autre, à 150 m ?

    Le bourg, à cause de son pont de bateaux sur l’Adour, existant déjà à l’époque gallo-romaine (d’où son nom), était-il si important ?

    Il y aurait-il eu conflit entre les moines et l’évêque du diocèse ? Nous ne prétendons pas répondre à ces questions.

    Le prieuré, sans doute déjà incendié en 1569, aurait disparu à la Révolution.

      L’église Ste-Eugénie

    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie  De quand date la 1ère, car il y en eut plusieurs ? On avance volontiers une date postérieure à 1185, ce que semble infirmer le cartulaire qui en fait déjà mention alors qu’il couvre la période allant de 1052 à 1177.

    Les 2 suivantes furent- elles construites sur des parties des précédentes, ce que semble confirmer la présence dans la 3ème d’une petite baie ogivale datant du 12ème siècle ?

    L’une d’elle fut-elle construite sur les ruines de celle de St-Caprais, comme l’aurait laissé entendre le Conservateur des Antiquités et Objets d’Art des Landes, lors de son passage le 20 mars 2003 ?

    Nous ne prétendons pas, non plus, répondre à ces questions.

    Toujours est-il que la 4ème, celle que nous connaissons aujourd’hui, a remplacé en 1888 la 3ème qui menaçait ruine depuis longtemps. Seul resPontonx sur l'Adour : Ste Eugéniecapé, le retable qui est maintenant (Dieu seul sait pourquoi) en l’église de Beylongue !

    Soyons fiers de cette église ; un magnifique travail a de plus été fait en 1988, lors des fêtes de son centenaire (qui était aussi celui du pont de pierre ayant remplacé le pont en bois construit entre 1838 et 1840), pour restaurer l’édifice et le mettre en valeur.

    Édifiée par Dupuy, architecte de la Banque de France à Paris, l'église est en forme de croix latine. Son style est romano gothique.

    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie  

    Le clocher-porche, en façade est à quatre niveaux. Il se termine par une flèche.

    La nef séparée des bas côtés par des arcades en arc brisé est à quatre travées.

    Sa partie supérieure comprend un triforium aveugle aux ouvertures géminées que l'on retrouve aussi dans la partie supérieure du chœur.

    Des fresques murales recouvrent les murs de la nef au niveau des arcades la séparant des bas-côtés et de chaque côté du narthex de l'entrée

     

    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie

     



    Fresques de chaque côté du narthex     

    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie

     

      

         

       

     

    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie     

     intérieur  

                                                                 

    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie

     

      et Maître-autel

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                     Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie

    Baptistère

        et ogives    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie



                      

     

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    Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie

                                                               Pontonx sur l'Adour : Ste Eugénie

     

     

     

     

     

     

     Ste Jeanne d'Arc

     Nombreuses statues et des vitraux colorés

    voir photos   http://pormenaz.free.fr/Pontonx-sur-adour.php


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