• Argelouse : St André

    Argelouse : St André


    L'église St André d'Argelouse ne doit pas être confondue avec l'église Ste Quitterie d'Argelouse située sur la commune de St Justin.

     Argelouse : St André

    Église Saint-André d'Argelouse de style gothique au porche typique et au clocher-mur.

     Les secrets révélés de Saint-André

    Avec son clocher-mur, son abat-son et le porche protégeant l'entrée des fidèles dans la nef, convenablement orientée vers le soleil levant, l'église Saint-André d'Argelouse n'aurait rien de surprenant dans le décor presque intact de la Haute Lande. Sur les pentes menant à la Petite Leyre, tout à côté du cimetière - « lo segrat » ou « camp sacrat » - le temps semble être immuable dans le village dont le nom seul inspira Mauriac. Et pourtant le pieux François n'était évidemment pas au courant des rustiques beautés dissimulées sous le plâtre ou la chaux des réfections que le petit édifice a connues, probablement au XIXe siècle. Or, les édiles doivent, de par la loi, entretenir les édifices de culte.

    Bien en a pris à la municipalité d'Argelouse, que préside M. d'Avezac, car les travaux récents ont révélé quelques petites merveilles. Ils ont été supervisés par Évelyne Ballion, architecte du patrimoine, qui, samedi dernier, a présenté l'état des lieux.

     Argelouse : St André

    Ce sont les fonds qui manquent le plus. Certes, la municipalité fait ce qu'elle peut, mais il existe aussi la possibilité de faire un don pour la restauration de l'église Saint-André. Contact : Fondation du patrimoine 40, château La Terrade, 40310 Escalans ou mairie, 40430 Argelouse (05 58 07 66 43).

    Bien que mentionné dès le XIIe siècle, l'édifice daterait du XVe. Saint André le protège. On peut justement voir la croix caractéristique symbolisant le crucifié de Patras sur l'une des parois de la nef : les enduits ultérieurs à la chaux, sans doute au XVIIe ou au XVIIIe siècle, avaient masqué les peintures. Leurs belles teintes dans lesquelles éclate notamment le pigment jaune safran, rappellent évidemment la facture des thèmes classiques découverts voici quelques années dans la région. Ils avaient été étudiés par la regrettée Michèle Gaborit qui enseignait l'histoire de l'art à l'université Michel-de-Montaigne à Bordeaux.

     

    Argelouse : St André

     Voûtes, retable et peintures murales : coup de fraîcheur pour Saint-André d'Argelouse. (Photo J.-J. F.Journal Sud-Ouest)

    C'est la destruction d'un autel en bois de sapin, totalement vermoulu et rongé par le champignon, qui a permis de découvrir les fresques de la chapelle latérale côté sud. En bois, certes un peu austère, l'autel principal de la nef, lui, va être préservé, d'autant que ses colonnes torses, dorées à la feuille, ne manquent pas d'intérêt.

    Autres curiosités et parti pris

    Argelouse : St AndréOn trouve aussi à Argelouse une très belle croisée d'ogive, une clé de voûte de style gothique et une porte dite des cagots (1) qui était bizarrement emprisonnée, murée, dans l'épaisse paroi du côté sud. Avec ses clous et ses pentures forgées, elle date probablement des années 1730-1750 selon Évelyne Ballion, qui s'est aussi intéressée aux archives de la paroisse.

    Concernant les peintures, la tendance actuelle des architectes du patrimoine est moins de restaurer que de protéger, que de conserver en l'état, mais de manière intelligente, c'est-à-dire en permettant aux guides ou aux simples visiteurs une lecture diachronique (à travers le temps) des décors et travaux qui ont jalonné l'histoire de la petite église rurale.

    Jean-Jacques Fénié – Journal Sud-Ouest

    (1) Appelés aussi « gahets », ils étaient en Gascogne, au Moyen Âge ou sous l'Ancien Régime des parias, des exclus, peut-être descendants de lépreux, relégués au travail du bois et largement mis au ban de la communauté.


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